Cinq heures. Une nuit opaque. On n’y voyait pas à cent mètres, mais le brouillard était à l’extérieur et eux avaient les idées claires et les yeux bien ouverts.
Ils sont partis chercher le fruit de leur travail et de leurs espérances…
Et on peut dire que celui-là s’est fait désirer et qu’il fallait avoir grand faim pour ne pas renoncer :
En quinze jours, la jauge a été revue maintes fois. Maintes fois, Il a fallu actualiser la liste des participants, se plier à la tyrannie du virus et de ses subordonnés -les protocoles- au rythme des PCR, Antigéniques, ou Autotests…Attestations, Autorisations ou Restrictions… Accepter douloureusement de laisser à quai, et jusqu’à l’heure du départ, des camarades malchanceux : cas contact, covid positifs ou tributaires infortunés de délai trop court pour l’obtention du résultat de PCR négatif, précieux sésame.
Ils sont partis.
4 cars comblés de 132 jeunes, 10 professeurs, 110 parents d’élèves, 38 clarinettes, 19 saxophones alto, 5 saxophones ténor, 24 trompettes, 2 trombones, 6 barytons, 7 euphoniums, 10 tubas, 17 flûtes traversières, 1 cornemuse, 1 percussion.
Un long serpent sur la D798. Un convoi d’impatience, de trac aussi sans doute.
Chapitre 2- Paris.
On a tous déjà entendu parler de l’UNESCO: de ses sites classés au patrimoine mondial sûrement, de ses programmes parfois. Certains connaissent l’acronyme (Organisation des Nations Unies pour l’Education, les Sciences et la Culture). Mais qui avait déjà vu l’UNESCO ? Et qui pouvait se vanter d’y avoir déjà mis les pieds ?
Les plus anciens parmi les élèves, qui avaient eu l’honneur d’y jouer il y a deux ans.
Il nous est apparu sur la droite, 7 place de Fontenoy, en fin de matinée : 3 bras écartés, une tour Eiffel couchée. Et, en face, de l’autre côté, la vraie : la grande Dame de fer, éblouissante. Le début d’un rêve éveillé…
Les cars se sont vidés de leur gai chargement. Des bras musclés ont sorti des soutes les gros instruments…Puis les petites mains se sont saisies de leurs compagnons de scènes, plus ou moins lourds, plus ou moins encombrants. Il fallait surtout ne rien oublier : les tabourets, les pupitres, les partitions, la réserve de becs de clarinettes, les boîtes d’anches, le costume de Maestro Stéphane Fourreau (qui a changé plusieurs fois de porteur, mais qui n’a pour ainsi dire jamais été quitté des yeux et dont chacun s’est toujours senti hautement responsable)…
Ne rentre pas à l’UNESCO qui veut, et sûrement pas comme il veut.
Passés le contrôle des passes sanitaires et le portique de sécurité, nous avons promis que nous ne prendrions aucune photo à l’intérieur du « saint des saints », nous avons bien compris que seule la salle de concert pouvait tolérer d’être capturée dans l’objectif de nos smartphones. Nous savons aussi que nous n’avons accès qu’au sous-sol et au grand auditorium (ainsi qu’aux balcons) du palais de l’UNESCO.
Chapitre 3- UNESCO, premiers pas…
Personne ne dira le contraire : une fois dedans, on était un peu chez nous. Avec « La chute d’Icare » de Picasso (immense peinture murale de 40 panneaux commandée par l’UNESCO au maître cubiste en 1958), nous avons amorcé notre descente à nous, aux vestiaires du sous-sol. Des cartons surprises y avaient été déposés à notre attention : remplis de casquettes, de tote bags et de sweet shirts floqués « Tutti passeurs d’arts » . Le cadeau était donc de Jean-Claude Decalonne ! Le président de Tutti passeurs d’arts France est descendu en personne nous inviter aux essayages. Un accueil simple et chaleureux, pour remonter sur scène encore plus beaux (sauf peut-être les grands gaillards affublés de la taille S, contents déjà d’avoir échappé aux sweet 7-8 ans ☺).
Au contraire du pauvre Icare de Picasso, on pouvait se sentir pousser des ailes…On était prêts à décrocher la lune pour voir de près le soleil !
Chapitre 4- Premières impressions : dédicace spéciale ☺
10 minutes après notre arrivée.
1) Mathéo :« Un hurlement à la mort » sorti des toilettes : trois doigts ensanglantés, écrasés dans la porte par un camarade aussi maladroit que désolé. Mathéo ne jouera pas cet après-midi : il l’a compris dans sa douleur. Il a la RAGE. Un premier pansement effectué par le sapeur- pompier de l’UNESCO en appellera deux autres plus tard, à l’hôpital des enfants malades. Douze personnes sont prioritaires avant nous : impossible d’attendre l’ambulance. Alors le saxophoniste – manchot d’un jour, costaud pour toujours- avec la protection rapprochée d’un professeur et d’un parent d’élève, rejoint à pieds les urgences de Necker. On peut dire qu’il a eu de la chance dans sa déconvenue : pris en charge rapidement, il a finalement échappé à la suture en dépit de ses ongles décollés et d’une phalange fracturée.
A 14h, une heure avant le concert, Mathéo résigné rejoignait ses camarades au balcon de l’auditorium. Lui non plus ne pouvait pas manquer au Grand Moment préparé depuis longtemps.
2) Presque dans les pommes : coup de stress ! Emma et Louise…un petit tour et puis revinrent à elles…
Chapitre 5- Bouquet de stars pour un hommage.
Ils savent pourquoi ils sont là : ils y ont été invités par l’association « Tutti passeurs d’art », à l’occasion de la 19ème édition de la semaine du son de l’Unesco, pour un spectacle en hommage au maestro José Antonio Abreu, fondateur en 1975 , au Vénézuela, d’El Sistema, programme d’éducation musicale visant à permettre l’intégration sociale des jeunes défavorisés, des favelas en particulier. Le principe est simple : des instruments sont prêtés, des cours dispensés gratuitement et la musique est intuitive plus que cérébrale. Il s’agit de jouer ensemble le plus possible, dès le début, et de travailler les morceaux au lieu de traîner dans les rues.
Ils sont donc là, sur scène ou prêts à y entrer pour prendre le relais : 132 jeunes de Fougères (élèves des classes orchestre de 5ème, 4ème, 3ème, anciens élèves lycéens, étudiants ou jeunes actifs) et de jeunes écoliers de Bondy qui font leurs premiers pas en musique. Tout près d’eux, et souvent avec eux, des professionnels de haut niveau, on peut le dire, des stars :
• « Tutti maestro », orchestre composé de Vénézuéliens pour la plupart issus du Sistema et Yefren Carrero, leur chef d’orchestre.
• Lucienne Renaudin Vary, jeune trompettiste virtuose, révélation aux victoires de la musique classique en 2016.
• Esther Abrami : jeune violoniste française vivant à Londres, et connue pour recueillir plein de chats abandonnés ☺
• Alexis Cardenas : né au Vénézuela, il est adulé par ses compatriotes. On le décrit comme l’un des violonistes les plus importants de sa génération, lauréat de plusieurs concours internationaux. « Son incroyable curiosité et la connaissance de multiples cultures du monde lui ont permis de développer un langage instrumental unique avec lequel il dépasse les barrières entre les genres musicaux ».
On pouvait seulement déplorer l’absence de Gustavo Dudamel, chef d’orchestre vénézuélien nommé en 2021 directeur artistique de l’opéra de Paris et de Patrick Pelloux (médecin urgentiste, écrivain et chroniqueur) contraint à l’isolement par la Covid. Ils devaient venir et ne sont pas venus.
Chapitre 6- Répétitions
A partir de 11 heures, trois heures enchaînées de répétition et d’ajustements, de tours de passe-passe pour respecter la jauge maximum de 80 musiciens ensemble sur scène, tout en permettant à chacun de jouer pour éviter trop de frustrations.
« Comme d’habitude, les répétitions n’en finissaient pas et on a torché les deux derniers morceaux…avec quand même les petites larmes des musiciennes vénézuéliennes en entendant la cornemuse sur « Amazing grace ». » (Maestro Stéphane Fourreau)
« C’était quand même une véritable méga chaise musicale carnavalesque…et mon premier bal masqué sur scène !! » (Maestro Stéphane Fourreau)
Chapitre 7- Le Grand moment
Dimanche 16 janvier 2022- 15 heures.
Spectacle présenté par Emma L’ Hostis et Gilbert Lippmann, mêlant démonstrations, explications, témoignages, séquences filmées et bien sûr, le concert d’instruments.
1- La pédagogie du Sistema.
2- Démonstration : 11 débutants (classe de 5ème) de Tpa (Tutti passeurs d’arts) Fougères et un spectateur volontaire qui va découvrir son instrument en jouant sur scène : accord des instruments et interprétation d’un extrait de « Get lucky » (Daft Punk). Cuivres et bois.
3- Présentation de Tutti passeurs d’Arts : l’association a 10 ans ; son objectif est de lutter contre la misère sociale et contre les déserts culturels. En projet : la création de maisons passeurs d’arts.
4- Concert cordes et bois par des musiciens débutants de Seine Saint Denis, aidés par Yefren Carrero : Tpa Bondy (Bondy Nord et Bondy Sud dans un seul orchestre), sous la direction de Marthe Desrosières qui a arrangé le morceau interprété : « Belf »
5- Concert « pédagogique » du collège Ste Marie (Tpa fougères) : reprise de « Get Lucky » (démarche expliquée par Stéphane), avec la batterie, la ligne de basses, saxophone ténor et saxophone alto pour la rythmique.
On y est ! La musique s’immisce délicieusement dans les oreilles d’abord, la tête, bientôt le corps du quidam dans la salle. Encore !
6- Trois films très courts sur les miracles du Sistema global : l’histoire de Seneibou à Athènes et la présentation des actions au Kenya, en Australie…
« Si vous mettez un violon dans les mains d’un enfant nécessiteux, il ne prendra pas une arme à feu.»( José Antonio Abreu)
7- Le témoignage de « notre » Louise qui a trouvé son partenaire : le tuba. Une belle complicité, une heureuse harmonie.
8- Extrait de « Madison one » d’ All Brown’s , dirigé par le Directeur artistique de Tutti passeurs d’arts Bretagne : Stéphane Fourreau. Solistes : Eloi Boulanger au saxophone et Nathan Salmon à la batterie. 80 musiciens de Sainte Marie, dont plus de 60 qui jouaient leur premier concert.
9- « Sarabande » de Haendel, avec une soliste exceptionnelle : la « fée trompette », concertiste internationale, pro de l’impro de jazz, Lucienne Renaudin Vary.
Elle danse ! Elle flotte ! Aérienne comme les sons sortis de son instrument. Vaporeuse. Ne la maintiennent sur terre que ses pieds nus plantés dans le sol, enracinés. Merci, les élèves, d’avoir contribué à ce moment magique. C’est vous qui nous avez élevés.
10- Entrée sur scène de 80 musiciens confirmés de Sainte Marie (actuels et anciens élèves), en relais des autres, protocole sanitaire oblige. « Fougères, c’est un grand ballet », confirme Gilbert.
Interprétation de « Golden river» d’André Waignein.
Une plongée dans l’obscurité. Au fond de la scène, toutefois, de grandes colonnes bleu électrique. L’Unesco est un temple. Aujourd’hui est sacré.
De l’ombre sort bientôt la silhouette protectrice de Stéphane, dont nous ne verrons que le dos. Grand oiseau au centre du décor, qui de ses ailes saura guider ses oisillons et faire danser les cuivres. Ses « petits » arborent le blanc de la candeur mais la détermination du battant. Nul ne faillit à la tâche qui lui incombe. Chacun contrôle son souffle, le pincement des lèvres, la position de la bouche sur l’instrument, celle des doigts sur les clés ou sur les pistons. Chaque note est une perle à façonner : elle doit sortir ronde et juste…et il n’est plus de temps pour la réflexion : on joue!
11- Enchaînement avec « James Bond Theme » de Monty Norman.
12- Puis « Get lucky » de Daft Punk. Les musiciens s’amusent, on le voit bien ! Ils jouent sérieusement et se jouent du sérieux. Pour notre grande joie.
13- Changement d’orchestre : celui-ci est composé de professeurs et amis de Tutti passeurs d’arts, la plupart issus du Sistema. Il inclut aussi des enfants.
Concert « Tutti maestro » sous la direction de Yefren Carrero 1- Ouverture de «la forza del destino » (« force du destin ») de Verdi. Au fond de la scène des colonnes rouges sont venues côtoyer les bleues pour le plaisir des yeux. 3 notes longues, puis 3 autres, 3 coups d’envoi lancés par les cuivres avant la danse de toute l’harmonie. C’est merveilleux. Les sons s’enlacent, s’étreignent. C’est de la poésie pure. Mais soudain les instruments se fâchent, les notes contestent, crient bientôt d’indignation ! Que raconte votre histoire, Monsieur Verdi ? Le piano et les flûtes ne nous parlent-ils pas d’amour ? 2- « Trombland » concerto pour trombone vénézuélien, retranscrit ici en version orchestrale.- soliste : Mael Lhermitte (10 ans) , magistral, au trombone. Une première mondiale. Le trombone, sévère, s’est-il laissé amadouer par les flûtes, candides et légères ? Le voici bienveillant et enclin au dialogue. La grosse caisse ne rechigne pas à accompagner la joyeuse discussion… Superbe ! 3- « La liste de Schindler » – bande originale du film de Spielberg- avec, soliste au violon, la concertiste Esther Abrami (25 ans). Ici le violon pleure. Il nous déchire, mais il ne se plaint pas. Il a de la classe et de la fierté. Il sait comment nous dire que certaines horreurs de l’histoire, plus jamais ne doivent être perpétrées. 4- « Concerto pour trompette » d’Harry James, à la demande de la soliste, Lucienne Renaudin Vary, pour une époustouflante improvisation de jazz. 5- « Alma Llanera », d’ Elias Gutierres , musique colombo-vénézuélienne, traditionnellement jouée au Vénézuela. Avec improvisation pour l’occasion. Au violon, soliste, Alexis Cardenas. Toujours sous la direction de Yefren, les vents sont en grande forme et le violon semble apprécier leur rythme emporté…avant de se faire plus grave, accompagné de la voix du soliste.
14- Présentation de Glass Marcano et de son parcours. On se souvient que pour préparer ce concert de l’Unesco, Glass est venue répéter plusieurs jours au collège avec les élèves, le week-end, pendant les vacances… et sur plusieurs semaines. Mais, rentrée de Colombie il y a
deux jours seulement, elle a failli ne pas pouvoir venir ! Une bonne étoile accompagne nos jeunes musiciens fougerais, c’est évident. Qu’elle les suive – ou qu’ils la suivent ?- encore longtemps.
15- Concert Tpa Fougères et Tutti maestro sous la direction de Glass Marcano 1- Danzon N 2 d’Arturo Marquez, présentée comme « quasiment l’hymne international de tous les orchestres du Sistema », sous la direction de Glass Marcano. L’élégance des clarinettes et l’assurance du piano…Ajoutons à cela la fidélité des basses, l’assurance des saxophones et des hautbois, le rythme des percussions et l’enjouement de tous les instruments, des musiciens inspirés. Glass sait les faire danser. Sa direction est généreuse et franche. Un festival ! C’est magnifique ! 2- Vidéo témoignage de Gustavo Dudamel au sujet du Sistema qui a pour vocation de former de meilleurs citoyens, grâce au groupe. Il faut croire en ses rêves et faire de ses rêves une réalité. Il faut permettre à chacun d’accéder à la Beauté, à la Dignité. 3- Vidéo : 12 000 (8573 selon les arbitres) musiciens vénézuéliens provenant du Sistema, en hommage à Abreu, ont joué ensemble pendant 12 minutes la « marche slave » de Tchaikovsky et ont battu ainsi le record du plus grand orchestre au monde le 20 novembre 2021. 4- Intervention de Jean-Claude Decalonne, président de Tutti passeurs d’arts. 5- Amazing grace- soliste Quentin Meunier, cornemuse- dirigé par Stéphane Fourreau et Yefren Carreiro. 6- Et comme tous les concerts vénézuéliens se terminent par la fête, ici aussi , place à la Fiesta ! Avec « Perez Prado », les instruments, les musiciens et le public, les chefs d’orchestre, les animateurs, les professeurs…tout l’auditorium danse ! Uno,dos, tres, cuatro…cinco, seis, siete, ocho !! Nuove, diez…Tchao… Puisque, paraît-il, toutes les belles choses ont une fin.
Mais nous savons, nous, qu’elles sont un tremplin ! ☺
Chapitre 8- Et après ?
1) Témoignages
Vos impressions, Monsieur Fourreau?
« Cela peut paraître bizarre, mais j’étais zen. Il y avait de supers accompagnateurs qui géraient les élèves et les coulisses ☺….Avec Yefren, Glass, Lucienne, Emma, ça roulait tout seul. Les jeunes étaient au travail. J’avais vraiment l’impression d’être dans une bulle, faisant abstraction des lieux. Ce qui m’a un peu déconcerté, ce sont les images de notre salle d’orchestre au collège : la projection sur grand écran, dans ce Grand auditorium de l’Unesco, de la séquence d’attribution des instruments de musique extraite du documentaire « La portée des notes » de Pecmézian….Notre bon vieux self (la salle d’orchestre au collège, NDLR) classé au patrimoine mondial de l’UNESCO ! non, sérieux ?…ça pour moi, c’était émouvant car ces jeunes, deux ans plus tard, ont joué la Danzon dirigée par Glass. En plus d’une progression fulgurante, c’est un sacré pied de nez au Covid et autres tracas de la vie… »
« Vous n’imaginez pas l’émotion ressentie en écoutant pour la première fois en 13 ans ce bel orchestre dirigé par une grande Cheffe, assis dans le public à l’UNESCO aux côtés de Jean-Claude, avec la joie de voir un rêve commun se réaliser. Que du bonheur !! »
Et vous autres professeurs ?
« Pour moi, c’est la répétition qui a été ultra émouvante. » (Mme Rosmorduc)
« J’ai apprécié (même si je connais par coeur) le moment pédagogique. Tout était fluide et chacun jouait quand il fallait ! C’était très harmonieux. » (M Boyère- qui était aussi sur scène, à la clarinette. Ndlr-)
« Tout était émotion forte : le bonheur de voir Stéphane en présence de sa famille, de Jean Claude Decalonne et de ses jeunes musiciens mis en lumière sur la grande scène (…) Et à notre arrivée, la grande impression laissée par cette file énorme des Bretons attendant de pouvoir rentrer dans l’antre de l’Unesco avec leurs instruments et leur pass sanitaire. (…) Les moments partagés avec les musiciens vénézuéliens, la simplicité et la gentillesse de Yefren et Glass (…) Le partage de ces émotions avec tout le monde (…) Je suis toujours un peu dans cette belle bulle. » (Mme Tréguier)
2) Alors forcément, on continue ? On ne peut pas s’arrêter là ?
Scoop ! On vient de recevoir un message de Monsieur Fourreau: « Ben, si vous aimez l’odeur de la sciure de bois et du crottin de cheval, j’ai un plan pour vous : je viens de terminer une discussion avec Jean-Claude. On en a déjà parlé mais là, ça avance : Lucienne, Tutti maestro et Tutti Bretagne chez Alexis Gruss : ça va être un sacré cirque !! » ☺
Chapitre 9- Epilogue
« La musique est l’univers audible de l’émotion et du rêve. Une étoile se lève. Des sons éclatent et incendient le ciel. Le temps s’arrête, le rêve ouvre enfin ses limites… Toute la musique de la terre et du ciel embrase soudain l’espace et fait vibrer l’infini comme un voile. » (Françoise Estienne et Michel dans « Remédiation orthophonique par la musique », édition Deboeck)
Et si, suivant le message d’Abreu, c’était ENSEMBLE qu’on allait chercher la Beauté et la Dignité dont nous parle Dudamel ?
Et si les Hommes remplaçaient les instruments ? Et si nous formions « une harmonie de gens » ?
C’est ce que nous avons fait, ce grand jour, n’est-ce pas ?
« Chaque enfant est un prix Nobel potentiel. C’est notre devoir et notre responsabilité d’aller chercher ce qu’il y a de meilleur en lui. » (José Antonio Abreu).
L’Homme doit rester humble, et l’art, exigeant.
Bonus : Le saviez-vous ?
• Mme Rosmorduc est arrivée à pieds à la gare routière de Fougères à 4h05 dimanche (pour un départ à 5h) et elle n’était pas la seule impatiente : une bonne dizaine de familles attendait déjà sur place.
• Monsieur Fourreau (au jour de l’écriture de ce récit ☺) n’a toujours pas osé avouer à Glass Marcano que ses jeunes musiciens, pour la grande majorité, ne savent pas lire une note….
• Mme Rosmorduc joue du violon au conservatoire de Fougères! Son chef d’orchestre est jaloux des « bons plans » de Monsieur Fourreau : il aimerait bien, lui aussi, accompagner ses élèves jouer à l’UNESCO ☺.
• Monsieur Fourreau s’est senti vieux alors qu’il ne l’est pas : la maman d’une élève est venue le voir au moment du pique-nique pour lui dire qu’il avait été son professeur de solfège à l’école de musique il y a 30 ans.
• Monsieur Boyère a joué son concert le cahier fermé ! (On le voit bien sur la photo prise par Mme Bonniard, qui accompagne l’article de la Chronique).
• C’est Mme Tréguier qui était l’interprète de la délégation vénézuélienne !
• Mme Bouvier n’aime pas le sang, mais elle s’est bien occupée de Mathéo ☺
• La folle équipée a retrouvé Fougères vers 1 h le lundi matin. Certains dormaient déjà dans le car : le repos du guerrier.